Bien que ses débuts aient été éclatants, Wejdene se trouve
aujourd’hui aux prises avec des défis existentiels :
se libérer des préjugés qui l’enserrent, transcender...
Alors que certains doutent de la pertinence d'Aya Nakamura en tant que jurée dans 'Nouvelle école' : nous vous exposons pourquoi nous croyons en son rôle crucial !
"Chrysalide" le délice à cœur ouvert d’un artiste en pleine éclosion
Lexo, c’est une voix qui cogne la dureté des sentiments. L’artiste d’origine guinéenne, espagnole et grecque se livre sans compromis sur une mélodie qui berce nos oreilles avec brio. Tout comme une 'chrysalide' abrite la métamorphose d'une chenille en papillon, cet EP représente un moment de transition et de croissance pour l'artiste. C'est un terme qui évoque le processus de maturation, de développement et de renaissance, ce qui correspond à l'expérience qu'il partage à travers sa musique. Lexo arrive avec ce projet à tout faire ressortir et nous, on est conquis.
Qu'est-ce qui t'a poussé à sortir ton premier EP ?
J'avais tellement de choses à exprimer ! Lorsque l'on s'investit dans un projet, on a la possibilité d'explorer davantage, d'avoir plus de liberté. De plus, j'ai collaboré avec des beatmakers qui sont également des musiciens, ce qui est vraiment génial. Un projet dépasse le simple morceau.
crédit photo : @paulinevgz
C’est une palette d'éléments, une histoire à raconter. Je me dévoile un peu, il était important que les gens puissent mieux me connaître.
N'as-tu pas eu peur de te révéler autant dans ton projet ?
Non, j'étais préparé, je me sentais prêt, comme si j'avais tout assimilé, tu vois. L'idée, c'est que lorsque tu es prêt et à l'aise avec ces sujets, tu n'éprouves plus de gêne. Le regard des autres n'a plus d'importance. Si tu es à l'aise avec toi-même, il n'y a aucune raison de se sentir autrement.
Comment s'est déroulée la création de ton EP ?
En fait, moi j’ai un home studio, et ça veut dire qu'à chaque fois on bougeait, je suis allé en Bretagne, je suis allé dans les Cévennes, je suis resté en France pour enregistrer, principalement, je suis allé à Cherbourg. Et en fait, je kiffais l'idée de bouger avec le matos, et d'aller enregistrer ailleurs que dans le même studio, où tu vas tout le temps. De manière à ce qu'il y ait cette énergie aussi, qui se ressente dans les morceaux. Et j'ai kiffé.
crédit photo : @achille_laplante_le_brun
Combien de temps as-tu finalement consacré à la création de cet EP ?
Honnêtement, ça m’a pris deux ans. Oui, deux ans au total. Parce que je voulais vraiment transmettre quelque chose de positif, tu vois. J'ai travaillé sur moi-même en premier lieu. Dans mes écrits et mon approche, je cherchais vraiment à véhiculer un message positif. C’était essentiel de digérer mes propres expériences avant de les partager. C'est du moins mon point de vue, plutôt que d'agir sur un coup de tête. Ça m’a pris deux ans.
La typo de ton album a l'air hyper travaillée. Tu peux nous en dire un peu plus ?
C'est une typographie réalisée à la main avec de l'encre ! On a vraiment essayé d'éviter les trucs d’ordis pré-faits, pour rester fidèles à une approche artisanale. Mes créations précédentes étaient déjà largement dans cette lignée. Mais cette fois, je voulais aller plus loin, créer quelque chose d'unique, donc j'ai opté pour l'encre. La photographie : c'est Achille LaPlante qui s'en est chargé. On a loué une petite voiture, et on est partis aux aurores pour la shooter. On a choisi de faire ça au lever du soleil pour symboliser ce processus d'éclosion, de la transition de l'obscurité à la lumière.
« Virage », c'est la première musique de ton EP, mais est-ce que c'est la première que tu as composée ?
« Virage », c'est la première prod qu'on a composée avec Tetsu !
Et la première chanson que j'ai écris pour l'EP était "Comme Hier" ! Quand tu écoutes "Comme Hier", ma démarche est un peu plus initiale, tu vois ce que je veux dire, dans le sens où j'ai encore quelques incertitudes, je suis un peu plus spontané, un peu plus brut, et sur les autres morceaux, j'ai l'impression que c'est plutôt, d'accord, j'ai assimilé l'information et j'ai continué à évoluer.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur ta connexion avec Brass ?
C'est lui qui m’a enregistré tout le projet, c'est-à-dire que c'était lui l’ingé-son, c'est lui qui me faisait mes pré-mix, etc. Et c'est mon meilleur pote, on se connaît depuis le lycée, on s'est rencontrés à l'internat. C’est un peu lui et mon grand cousin qui m’ont initié au rap !
crédit photo : @achille_laplante_le_brun
Brass m’a aidé à écrire mon premier texte... Brass, mon poto qui écrit très très très bien, d’ailleurs !
Que représente “16 ans” pour toi ?
C'est pour moi une réelle mise à nu. Je me livre vraiment, je parle de moi-même, de qui je suis vraiment, tu vois. Ce n'était pas facile de composer cette chanson, car pour l'écrire, il faut affronter et admettre. Je pense qu'il est toujours bon pour un rappeur d'avoir des chansons qui le représentent de cette manière.
Lexo, je tenais à te dire qu'Anita est ma chanson préférée de l'EP. Pourrais-tu nous en dire davantage sur sa création ?
Oh, ça me fait très plaisir, merci ! J'aime beaucoup aussi ! Sur le refrain, il y a Malter, qui forme un duo avec Brass : Hier. Il se charge des voix et de la production pour Anita, en plus d'avoir réalisé l'interlude du projet. Pour Anita, il était crucial d'aborder des thèmes comme le harcèlement et la violence, car ce sont des sujets qu'il faut défendre. Que ce soit à travers "16 ans" ou "Anita", c'est ce qui m'a motivé à le faire. Certaines expériences nous rendent plus sensibles et nous aident à mieux comprendre les autres... Avec Anita, je voulais vraiment transmettre ce message. Aussi, l'interlude était conçue pour immerger pleinement dans cet univers.
Avec cet interlude, je trouve que nous sommes réellement transportés : en fermant les yeux, on se retrouve dans un bar. Au final, il est également essentiel de prendre le temps d'écouter de temps en temps. Simplement écouter et échanger. Avoir de vraies discussions, c’est important.
Interview : Fatim Diakité
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